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Le jardin et le pavillon de la Ménara (Maroc Marrakech) quantara

Nom : Le jardin et le pavillon de la Ménara
Lieu : Province de Marrakech, Maroc
Date/période de construction : Le jardin et le bassin : 1157 ; le pavillon : 1869-70

Décor architectural : Peinture sur enduit, peinture sur bois, mosaïques de céramique
Le jardin de la Ménara compte parmi les plus anciens jardins de l’Occident musulman. Les auteurs anciens attribuent son premier aménagement au sultan almohade ‘Abd al-Mu’min ibn ‘Alî (r. 1130-1163). Selon al-Baydhaq, le fondateur de la dynastie des Almohades, en rentrant de Salé en 1157, fit planter à Marrakech la bouhaïra, un immense verger clos pourvu d’un grand bassin pour le stockage de grandes quantités d’eau destinées à l’irrigation des fruitiers et des légumes se trouvant au sein de l’enclos. L’auteur d’al-Istibsar signale que ‘Abd al-Mu’min fit planter à l’ouest de la ville dans la direction du Neffis un jardin qui devait se trouver à proximité du palais dont la porte fait à peu près face au bassin de la Ménara, qui pourrait correspondre à ce bassin intérieur du jardin du calife.

Les besoins en eau de ces espaces étaient satisfaits grâce aux drains souterrains (Khettara)[1], creusés selon une technique initiée par les Almoravides dès le XIe siècle et adoptée par les Almohades, qui enrichirent le réseau de canalisations superficielles. La création de ces jardins, selon Ibn Sahib Assalate, est attribuée à Hajj ibn Yaïch, savant et législateur de l’empire almohade. Outre ses fonctions utilitaires et d’agrément, ce bassin servait à entraîner les soldats almohades à la natation, en préparation de la traversée de la Méditerranée vers l’Andalousie.

Sous les Saadiens, le jardin de la Ménara est signalé par les auteurs en 1579. Les princes le réutilisèrent en y aménageant un pied-à-terre. Le sultan alaouite Sidi Muhammad ibn ‘Abdallâh y fit construire un pavillon doté d’un belvédère qui servait de lieu de promenades et de repos. Le bâtiment et son petit jardin sont ceinturés d’un haut mur en pisé. Ses épais murs de pierre ont des chaînages d’angles faits de fausses briques. Il est couvert du classique toit pyramidal de tuiles vertes. L’édifice se compose de deux niveaux. Un rez-de-chaussée à usage domestique est occupé par quatre piliers massifs et précédé d’un avant-corps de trois arcades donnant sur le bassin ; on accède au niveau supérieur par un escalier étroit et raide. L’étage est doté au nord d’un grand balcon à balustrades reposant sur l’avant-corps et dominé par un arc aveugle percé d’une porte basse. La clé de l’arc est faite d’un motif de pierre coiffé d’un bandeau portant une inscription où l’on peut lire une citation célèbre en l’honneur du prophète Muhammad et la date de 1286 de l’Hégire (1869-70).

Les salles du rez-de-chaussée comme celle de l’étage donnent au sud sur des antichambres percées de fenêtres qui offrent des vues panoramiques sur l’espace environnant et les montagnes de l’Atlas. Le décor interne et externe du pavillon est fait de frises composées de motifs géométriques répétitifs peints en ocre sur enduit, de charpentes de bois peint et de revêtements de mosaïque de céramique polychromes. L’intérieur est également orné de quelques filets de peinture sur les arêtes de la voûte et d’énormes motifs semi-circulaires rehaussés de couleurs.

La Ménara présente un type classique de jardin impérial marocain dont on connaît des exemples similaires comme les jardins de l'Agdal, dotés d'un bassin et d'un pavillon de même style. Le jardin de Sahrij Souani, aménagé sous le règne de Mawlây Ismâ'îl (r.1672 1727), ressemble à la Ménara par son bassin intra-muros qui servait de réservoir d'eau. Cependant, il est très difficile de les comparer avec les célèbres bassins aghlabides de Kairouan qui ne se rapprochent ni par leurs plans circulaires ni par leurs techniques d'aménagement et de construction. Il faut peut-être chercher leur source d'inspiration dansles grands ouvrages hydrauliques réalisés à Grenade et Cordoue.

NOTE
[1] Les khettara : ce sont des systèmes traditionnels d’adduction et d’approvisionnement en eau caractéristiques des régions arides et semi arides. Similaires aux qanât, ces longues galeries souterraines drainent les eaux captées dans la nappe phréatique et les conduisent à la surface irrigable par une pente. Elles sont entrecoupées d’une série de puits espacés de 10 à 20 mètres et dont la profondeur est variable en fonction du niveau de la nappe (elle peut atteindre parfois 40 m). L’eau coule au fond du canal qui se transforme une fois le niveau du sol atteint, en une seguia et à l’intérieur des médina, il est drainé dans des conduits en maçonnerie ou dans des tuyaux en terre cuite emboîtés.

BIBLIOGRAHIE DE REFERENCE
Deverdun, G., Marrakech des origines à 1912, 2 tomes, Rabat, éd. Techniques nord-africaines, 1959.

Sites et monuments de Marrakech, Direction du patrimoine culturel, 1999.

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24 мая 2018 г. 22:09:52
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