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Rencontre avec l Ecrivain Paul Bowles , durant sa vie au Maroc (1993 )

Paul Bowles est souvent considéré comme l'homme d'un seul livre. Un thé au Sahara, après avoir connu un succès immense à la fin des années 40, lui a valu successivement l'hommage des auteurs de la Beat Generation (dont il ne fait pas partie, mais dont il peut être considéré comme l'un des inspirateurs), puis de stars de la musique rock (les Rolling Stones dans les années 60, Sting dans les années 80),
Tout cela a fait de lui une espèce de légende vivante, une icône que certains milieux littéraires visitaient dans sa retraite de Tanger comme on fait pèlerinage, mais n'a pas contribué à faire reconnaître à sa juste valeur le reste de son oeuvre.
Né à Long Island en 1910, - il se réfugie rapidement dans la musique et la littérature, écrivant et composant dès l'âge de dix ans. Après un bref passage à l'université de Virginie où il découvre en vrac l'alcool, l'éther et les expériences bi-sexuelles (rien de tout cela ne semblant vraiment le convaincre), il part à Paris, entamant ainsi une sorte de Wanderlust, de fièvre du voyage et de l'errance, qui sera l'une des grandes passions de sa vie.

Il épouse Jane Auer en 1938. Curieux couple que celui-ci, qui en évoque irrésistiblement un autre, Zelda et F.S. Fitzgerald. Ils vivront plus souvent séparés qu'ensemble, chacun menant sa vie à sa guise sur tous les plans, et pourtant profondément liés. Jane écrit aussi, des nouvelles et un roman qui souffriront toujours de l'ombre portée par son époux. Elle mourra en 1973, après plusieurs attaques cérébrales.
Après quelques années d'errance (Amérique du Sud, Inde, Europe, Etats-Unis), l'écriture chez Paul Bowles prend rapidement le pas sur la musique. Installé à Tanger en la compagnie épisodique de Jane, il écrit The sheltering sky (Un thé au Sahara) qui est publié en 1949 et connaît immédiatement le succès.
Il voyage encore, écrit quelques dialogues de films (Senso), continue de composer sporadiquement, reçoit à Tanger des écrivains comme Ginsberg, Burroughs, Tennessee Williams, Truman Capote, transcrit des oeuvres de la tradition orale marocaine et traduit des auteurs marocains, puis cesse progressivement de se déplacer pour faire comme retraite au Maroc où il continue d'écrire jusqu'à sa mort en 1999.
Que ce soit dans ses romans, ses nouvelles, ou ses récits de voyage, l'écriture de Paul Bowles ne découle pas de la tradition anglo-américaine, mais d'écrivains "exotiques" (en tout cas pour le critique littéraire américain moyen) tels que Valéry, Roussel, Gide ou Gertrude Stein, et plus tard du folklore oral mexicain et marocain. Paul Bowles écoute autant qu'il lit.
Mais il ne s'agit pas d'un exotisme aimable et factice. L'écriture de Paul Bowles est d'une exceptionnelle dureté, et d'une inquiétante étrangeté.
Dans une interview accordée à Libération en 1987, il disait: "Il est vrai que je comprends la peur. J'y vois le fond de la conscience du monde. Pour d'autres, c'est la joie: je ne connais pas la joie. Je la connais, mais pas quand il s'agit d'exprimer quelque chose. La peur vient sans doute de mon enfance. J'avais peur du noir, de l'obscurité: pas qu'il y ait des monstres cachés, mais juste du noir lui-même. Pourtant, à l'inverse de certains enfants, je ne voulais pas la lumière. Je ne pensais pas que quelque chose allait apparaître de sous mon lit, j'avais plutôt peur que quelque chose sorte de moi, des monstres, ou que je sois moi-même un monstre, ou que ma mère soit un monstre qui allait entrer dans ma chambre au milieu de la nuit."
Un thé au Sahara
Pour Kerouac et les auteurs de la Beat Generation, le voyage est la vie - et crée même la vie. Paul Bowles, dans Un thé au Sahara, réfute la proposition. Les trois Américains qui entament un voyage sans but dans le désert nord-africain, espèrent que le simple fait de voyager va résoudre leur profonde léthargie physique et morale, ou du moins retardera l'échéance de la confrontation au vide de leur vie.
Ils arborent volontiers une certaine sophistication, portant leur cynisme et leur arrogance en talisman face à un paysage et à une culture qui les troublent par leur étrangeté. Ils se leurrent. Confrontés au désert, ils se désintègreront.
La relation de cette désintégration, progressive, inexorable, se déroule sans explication superflue, sans longue description, comme avec désinvolture. La dureté est ce qu'il y a de plus naturel dans le monde de Paul Bowles.
. via http://authologies.free.fr/bowles.htm

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21 октября 2015 г. 2:35:31
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