Le Sport: Facteur d’aménagement du territoire

Le sport facteur d’aménagement du territoire

Quels impacts sur le paysage urbain et la vie des populations ?
Par les équipements qu’il nécessite et les flux de personnes qu’il génère, le sport est un grand consommateur d’espace. C’est aussi un facteur important de l’aménagement du territoire. Les grandes métropoles mondiales qui ont accueilli les jeux olympiques ou les coupes du monde de football se sont toutes livrées à des aménagements urbains importants en termes d’infrastructures d’accueil et de transport qui dépassent de loin l’enjeu sportif. Avec des résultats très contrastés suivant les pays.
Par les équipements qu'il nécessite et les flux de personnes qu'il génère, le sport est un grand consommateur d'espace et un facteur important de l'aménagement du territoire.

Dans l'Ouest parisien, les installations sportives et leur emplacement prennent une place importante par rapport aux infrastructures de communication.

Le sport donne lieu à des restructurations d'envergure de l'espace. Pour la Coupe du monde de football 2014 au Brésil, 12 stades ont été construits ou rénovés dans 12 villes.

Le paysage urbain apparaît ainsi profondément modelé pour les besoins du sport, avec un impact pour les habitants.

À Sao Paulo, les pourtours du stade Corinthians ont été dotés de parkings, de boutiques et de restaurants, censés à terme revitaliser le territoire.

Île-de-France, Plaine Saint-Denis.

L'exemple du stade de France construit pour la Coupe du monde de 1998 a créé un précédent en termes de réaménagement urbain.

Deux gares RER sont sorties de terre et une ligne de métro a été prolongée vers Saint-Denis.

Aux environs du stade, des logements et des commerces ont été construits.

En peu de temps, cette ancienne friche industrielle est devenue un pôle tertiaire dynamique, qui offre un bel exemple de requalification urbaine.

L'organisation des Jeux olympiques nécessite des aménagements colossaux qui aboutissent parfois à la refonte drastique d'une ville.

Pour les villes qui le portent, le projet olympique est avant tout un projet de restructuration urbaine qui dépasse l'enjeu sportif.

Outre la construction des équipements sportifs et du village olympique, accueillir les JO implique souvent la réhabilitation des centres-villes et des lieux touristiques, le déploiement des transports en commun, la construction d'autoroutes périphériques, ou encore l'extension d'aéroports internationaux.

Depuis les JO de Sydney en 2000, présentés comme les premiers Jeux écologiques, le développement durable est au coeur de tous les projets.

En 2004, Athènes a réorganisé profondément son réseau de transports en commun.

Par l'extension des lignes de métro, la construction du tramway, et le développement du réseau ferroviaire suburbain.

Elle a aussi accéléré l'implantation du nouvel aéroport international, réhabilité et mis en valeur le patrimoine de la ville.

Des travaux pharaoniques, un budget colossal, entre 9 et 11 milliards d'euros, qui ont lourdement pesé sur les finances du pays.

Ces aménagements posent la question de leur rentabilité et de leur pérennité.

Sur les 22 sites construits pour les JO d'Athènes, 21 sont laissés à l'abandon, faute de moyens.

Le retour de la friche urbaine s'affiche alors comme un paradoxe saisissant.

A contrario, le parc olympique des JO de Londres en 2012 a été conçu dans un souci de pérennité. Les espaces sont transformables et réutilisables, les installations sportives et autres infrastructures, modulables ou démontables selon les besoins.

En dehors du coût économique et environnemental, les aménagements sportifs peuvent avoir un fort impact social et humain.

Les dernières compétitions majeures, les JO de Pékin, Rio et Sotchi, et les Coupes du monde de football en Afrique du Sud ou au Brésil, ont bouleversé la vie des populations locales.

La sécurité des sportifs et des spectateurs, ainsi que la construction des infrastructures, ont entraîné la destruction de quartiers et l'expropriation de leurs habitants.

La ville de Rio a ainsi fait disparaître plusieurs favelas, amenant 40 000 personnes à se déplacer vers les périphéries pour laisser la place à des projets immobiliers de standing.

Les aménagements liés au sport participent donc à la gentrification, phénomène d'embellissement et d'embourgeoisement des centres à l'oeuvre dans les grandes métropoles du monde.

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