J'ai été élevé pour être un enfant démon

"Stephan chéri, où est le bracelet en or que j'ai acheté lors de notre voyage en Égypte ?"
"Je ne sais pas maman, tu dois encore l'avoir égaré. Honnêtement, à quoi bon acheter des bijoux coûteux si on ne les porte jamais ? Tu n'arrêtes pas de tout égarer."

Elle était assise devant son énorme miroir de coiffure aux bords dorés et se faisait maquiller par Joan Marpier, la maquilleuse la plus célèbre et la plus connue au monde, une des riches amies de ma mère.

Juste à ce moment-là, mon père est entré dans la pièce. Je pouvais le sentir avant de le voir à cause du parfum qu'il portait toujours; Tom Ford, Diamond Edition. Seulement dix bouteilles de ce parfum ont été fabriquées et mon père en avait six. Elles sont parties à environ 275 000 dollars la bouteille et étaient notoirement difficiles à obtenir. Il portait également un costume gris Georgio Armani à rayures qui a également coûté des dizaines de milliers de dollars. Mon père avait des goûts de luxe, et je ne pouvais pas lui en vouloir pour ça.

Mon père a grandi dans un foyer extrêmement pauvre, avec cinq frères et sœurs qui passaient souvent des jours sans rien avoir à manger. Il a vu de ses propres yeux les effets de la pauvreté et de la misère et a juré de tout faire pour ne jamais être pauvre. Dès son plus jeune âge, il a dû travailler de nombreuses heures par jour et occuper plusieurs emplois pour joindre les deux bouts. Il a travaillé dur jusqu'à ce qu'un jour, il touche enfin le jackpot. Avance rapide de plusieurs années dans le futur et mon père était maintenant un homme extrêmement riche, il était milliardaire et possédait l'une des plus grandes, sinon la plus grande entreprise de télécommunications du monde. Il avait également plusieurs entreprises qui lui rapportaient des millions de dollars par an.

Je suis né dans cette vie de luxe extrême, et c'est tout ce que je n'ai jamais connu.

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D'aussi loin que je me souvienne, nous avions toujours vécu dans cet énorme manoir à flanc de colline, entourés d'une foule de servantes, de majordomes et de cuisiniers, qui tous me servaient. Ils étaient à mon entière disposition. Ma mère m'a toujours dit que très peu de personnes dans ce monde ont eu ou auront jamais le genre de richesse que nous avions, et que j'étais spécial, et je le croyais aussi. Personne n'était autorisé à s'approcher de moi sans ma permission et chaque fois que je traversais les couloirs du manoir, tout le monde à proximité devait arrêter ce qu'il faisait jusqu'à ce que je sois sorti.

Malgré l'abondance de domestiques et de majordomes, ma mère a toujours été très pointilleuse quant aux personnes qui interagissaient avec moi, elle insistait sur le fait qu'elle était la seule à pouvoir répondre à mes besoins. J'ai toujours été traité différemment à l'école et j'ai aimé ça. Je me souviens quand M. Johnson s'est fait virer parce qu'il voulait empêcher un enfant d'éternuer autant. C'est moi qui ai exigé son licenciement et aussi l'expulsion de l'élève qui éternue.

Qui pensaient-ils être ?

Le jour de la reprise des cours est enfin arrivé et on m'y a conduit en limousine. C'était l'une des universités les plus prestigieuses du pays et j'étais sûr que j'allais m'y plaire.

"Très bien, mon garçon spécial, prends soin de toi et n'oublie pas de m'appeler tous les jours" ma mère a dit en me donnant une bise sur la joue.
"Maman, tu sais que je ne suis plus un enfant, n'est-ce pas ?" J'ai répondu en sortant de la limousine. Mon père, qui était aussi dans la voiture, m'a tendu une liasse de billets et m'a fait ses adieux.
"Bonne chance fils".

Je me suis efforcé de mettre l'énorme liasse de billets dans mes poches alors que je me dirigeais vers mon amphithéâtre et, dès que j'ai tourné au coin, j'ai senti quelque chose me heurter et me renverser.

"Qu'est-ce qui vient de se passer ?" J'ai dit à personne en particulier en ouvrant les yeux et en luttant pour retrouver mon calme. Sur le sol avec moi, il y avait une fille.
"Tu es aveugle ?" elle a demandé.
"Quoi ?"
"J'ai dit, tu es aveugle ? Parce que seul un aveugle aurait pu me rentrer dedans comme tu l'as fait. Peut-être que si tu faisais attention à où tu vas au lieu de marcher comme une girafe sans tête, je ne serais pas par terre en ce moment !" Elle m'a crié dessus en se levant et en s'éloignant, me laissant stupéfait. Personne ne m'avait jamais crié dessus avant.

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