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François Bégaudeau : "Ne construisez pas votre imaginaire politique à partir de votre peur."

Il est écrivain. Scénariste. Plus d’une trentaine d'oeuvres à son actif. De gauche et même césarisé. Il se revendique « libertaire ». Entretien passionnant avec François Bégaudeau, invité de #LaMidinale, où l'on revient sur la place des intellectuels et des artistes ; sur ce qu'est la gauche, le nationalisme et le capitalisme ; les effets de l’usage de la peur en politique, la politique d'Emmanuel Macron, les violences faites aux femmes, etc. Retrouvez le VERBATIM ci-après.

Sur la montée des nationalismes
« Je suis toujours un petit peu dubitatif par rapport aux gens qui passent leur temps à organiser leur pensée politique par rapport à ce qu’il y aurait à craindre et non pas par rapport à ce qui est déjà. »
« Ce qui est déjà, ça n’est pas la montée du nationalisme ; ce qui est déjà c’est la montée en puissance d’une force transnationale qui s’appelle le capitalisme. »
« Je n’aime pas le mot populisme, c’est un mot flou et approximatif. »
« Il y a eu une espèce de dilapidation et de destruction du tissu ouvrier et du tissu industriel partout en Europe avec la mise au chômage de millions de gens et je pense que tout ça n’est jamais sans conséquence du point de vue du nationalisme. »

Sur l’incarnation du pouvoir par Emmanuel Macron
« C’est une incarnation qui ne se cache pas d’être monarchiste. »
« Un président qui aurait un ethos démocrate s’empresserait de changer de localisation du pouvoir. »
« Quiconque est un peu sérieux dans sa pensée sur la démocratie veut absolument sortir de cette République mais il faudrait beaucoup plus qu’une VIème République pour véritablement tendre à quelque de l’ordre de la démocratie. »

Sur les formes de résistances
« Les rares fois dans l’histoire, depuis deux cent ans, où la gauche à pu faire valoir quelque chose c’est parce qu’elle était particulièrement agissante, puissante (…) mais la gauche a toujours été minoritaire. »

Sur l’usage de la peur en politique
« On sait bien que la peur - qui est un affect - est, lorsqu’elle a une traduction politique, un affect de droite. »

« Le lendemain du 7 janvier, on n’est parti pour une radicalisation de la droitisation de la société. »
« Ce qu’on pourrait dire aux gens qui ont peur c’est pas de leur dire ’n’ayez pas peur’ mais ‘ne construisez pas votre imaginaire politique à partir de votre peur. »

Sur la place des artistes et des intellectuels
« Le devoir de l’artiste et de l’intellectuel c’est de ne pas déserter pour l’un le champ de l’art, pour l’autre le champ de la pensée. »
« Il y a des intellectuels qui ont déserté le champ de la pensée. » 
« Ce qu’on doit demander aux intellectuels de gauche c’est d’écrire de bons livres et de bons textes. »
« Les partis politiques sont des machines à ne pas penser. »
« Je voudrais être sûr que les militants qui demandent aux intellos de s’engager prennent considération de ce que les intellectuels peuvent produire dans leur champ. »
« Ça ne pose aucun problème à Michel Onfray d’aller à la télévision parce que ce qu’il a à dire tient en quatre phrases. »
« Dans le format télévisuel il faut tout dire en trois minutes : on joue en deçà de son intelligence. »

Sur François Ruffin
« J’adhère totalement à la démarche de Ruffin. Je suis très fier que mon camp comprenne un type comme lui. »
« Il a un rapport fort à la littérature qui m’intéresse et ce qu’il aime dans la littérature c’est que dedans il y a des récits. Et Ruffin essaie de ramener du récit dans la politique. Le récit c’est pas de la fiction, c’est pas de la fable, c’est comment vivent les gens. »
« Quand il fait le happening du maillot, il y a un récit, il y a des vies, il y a des situations concrètes : les clubs amateurs de foot sont paupérisés et ne tiennent que parce qu’il y a des bénévoles. »

Sur les violences faites aux femmes
« La notion de harcèlement est psychologiquement vertigineuse. »
« Je viens d’une école qui considère que tout est politique et que même les rapports intimes sont régis par des conditionnements, y compris dans le lit. Pour autant, je ne suis pas sûr que l’on puisse tout politiser. »
« Je m’associe au mouvement par solidarité avec les femmes. »
« Les hommes sont prisonniers de leur violence. »
« Les premières victimes du phallocratisme c’est les hommes. »
« Il faut isoler les cas où il y a un rapport de force économique. »

Sur l’éducation nationale
« Sur l’école je suis inaudible : ma radicalité n’est pas soluble dans le débat. Je travaille avec des hypothèses de déscolarisation générale, de suppression de l’école obligatoire. »
« Si je redescends sur terre, je me dis que le dédoublement est peut-être à ce jour la seule mesure du macronisme qui pourrait vaguement s’apparenter à une impulsion de gauche. »
« Qu’on fasse avec 7 enfants ou plutôt 14 enfants la même chose, ce que Rancière appelle de l’abrutissement ; si l’abrutissement est plus efficace à 7 qu’à 14, ils seront abrutis plus vite. »
« L’école est une institution antidémocratique, inégalitaire et autoritaire. »

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22 декабря 2017 г. 17:12:48
00:22:52
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