Les "Pères" de l'église : les spéculateurs de la lettre

"L’instinct du peuple chrétien était toujours dans la bonne direction, et il serait injuste de le rendre responsable des spéculations grossières, des déclarations expérimentales et provisoires de certains des enseignants d’avant Nicée. La divinité du Christ, et avec elle la divinité du Saint-Esprit, étaient dès le début immuablement fixées dans l’esprit et le cœur de l’Église chrétienne comme un article central de la foi.

Mais la définition logique de cette divinité et de sa relation avec la doctrine fondamentale de l'Ancien Testament sur l'unité de l'essence divine, en un mot le dogme de l'Église sur la Trinité, fut l'œuvre de trois siècles et ne fut achevée qu'à l'époque de Nicée. Dans les premiers efforts de la raison pour s'attaquer à ces mystères insondables, il faut s'attendre à des erreurs, des grossièretés et des inexactitudes de toute sorte.
Ces spéculations ont commencé avec Origène et Tertullien ; elles ont été poursuivies par Athanase et Augustin, par les scolastiques et les mystiques du moyen âge ; Les théologiens protestants spéculatifs, depuis Schleiermacher, Rothe et Dorner, ainsi que les philosophes de Bohème à Hegel, n'ont pas encore épuisé leur champ d'étude et ne le seront pas avant que nous atteignons la vision béatifique. Car la Sainte Trinité, bien que la plus évidente, est pourtant le plus profond des mystères et ne peut être expliquée de façon adéquate par aucune analogie avec des choses finies et terrestres.

Comme les doctrines de la divinité du Christ et du Saint-Esprit n’étaient qu’imparfaitement développées dans la précision logique à l’époque anténicéenne, on ne peut s’attendre à ce que la doctrine de la Trinité, fondée sur elles, soit plus claire.

Pères, Ignace est le plus profondément pénétré de la conviction que Jésus crucifié est Dieu incarné, et il l'appelle même souvent, sans réserve, Dieu .

Le développement scientifique de la christologie commence avec Justin et culmine avec Origène. D'Origène procèdent ensuite deux modes de conception opposés, l'Athanasien et l'Arien ; le premier triomphe enfin au concile de Nicée en 325 après Jésus Christ et confirme sa victoire au concile de Constantinople en 381. Dans la controverse arienne, les conflits antérieurs à Nicée sur cette doctrine vitale ont atteint leur paroxysme et leur règlement final.

La doctrine de l’Incarnation implique trois éléments : la nature divine du Christ, sa nature humaine et la relation des deux à sa personnalité indivise."

- l'histoire de l'église chrétienne - chapitre XII Par l'auteur et théologien, Philipp Shaff

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