Bienvenue dans le monde réel - 5ème extrait du film Invasion Los angeles de John Carpenter (1988)
#subliminal
#invasionlosangeles
#propagande
En entrevue au site Yahoo !, en 2015, John Carpenter ne croyait sans doute pas si bien dire en déclarant au sujet de son film : « Ce n’est pas de la science-fiction. C’est du documentaire. »
"THEY LIVE parle de yuppies et de capitalisme débridé. Cela n’a rien à voir avec le contrôle juif du monde, qui est une calomnie et un mensonge."
John Carpenter (@TheHorrorMaster) 4 janvier 2017 : twitter.com/TheHorrorMaster/status/816486706186596352
Résumé du film :
Chômeur, John Nada débarque à Los Angeles et trouve un boulot d'ouvrier du bâtiment en même temps qu'un toit à Justice Ville, le bidonville qui sert de refuge à la main-d'œuvre du chantier. Non loin de là, il remarque un bâtiment où un groupe d'hommes s'active discrètement. Intrigué, il y découvre une fabrique de lunettes noires dont il vole une paire. Dans la rue, il les essaie et voit, à travers les verres fumés, un monde effrayant, peuplé de yuppies au visage écorché vif, balisé par des panneaux publicitaires prônant la consommation à outrance et la soumission absolue. They live ! Ils sont vivants et ils nous asservissent…
Sous ses allures de série B faussement basique, avec scène de baston poussée jusqu'à l'absurde, Invasion Los Angeles est le film le plus clairement politique de Carpenter, une charge radicale contre l'Amérique de Reagan gavée à force de consommer, abrutie par des médias manipulateurs, injuste, corrompue, fliquée, en un mot détestable. Qui aura le talent et le courage d'être le Carpenter de l'époque Trump ?
www.cinemas-utopia.org/avignon/index.php?id=4444&mode=film
Dossier enseignant - Collège au cinéma :
Un brûlot allégorique :
Le scénario de John Carpenter se laisse guider par une boussole politique : bâti comme une parabole acide contre l'Amérique de Reagan, il se déploie en trois actes teintés d'un fatalisme subliminal.
Invasion Los Angeles fait figure de cas isolé dans la filmographie de John Carpenter, avec sa charge directe contre une cible bien définie : le capitalisme reaganien, alors particulièrement prégnant en Californie. Imitant les structures les plus classiques, communes à l'épopée homérique, aux paraboles bibliques ou encore à la poésie médiévale, le film use de symboles pour raconter la bataille contre un fléau.
C'est ainsi que dans un monde dystopique [cf. Genre, p. 5], où l'ultralibéralisme est devenu un système, l'histoire de John Nada est celle d'un renversement chevaleresque. Le scénario est conçu dans une logique moins spectaculaire que dialectique : s'il repose sur une structure en trois temps, ce n'est pas seulement pour illustrer la résolution d'un conflit émaillé de rebondissements ébouriffants, mais aussi pour livrer une démonstration, toujours à la manière d'une fable. Ici, l'enseignement concerne les mécanismes de domination propres à l'Amérique des années 1980 : chaque mouvement correspond à une étape franchie dans la prise de conscience du héros et du spectateur.
Une ville à vendre
L'enjeu du décor est donc de faire apparaître ce lien historique de cause à effet que l'Amérique des aliens — celle des vainqueurs — cherche ici à rendre invisible, comme une sorte de lutte des classes voilée. Ce lien s'exprime à travers la topographie que met en place Carpenter (voir ci-contre). Il transparaît aussi grâce à la manière dont la ville trahit sa transformation. Le monde du cinéma est ainsi absent de l'espace narratif, ce qui est très rare dans les récits « angelinos » (qui se déroulent à L.A.), pour être remplacé par le média moins artistique qu'est la télévision [cf. Perspective, p. 18], reflétant en cela l'idéologie reaganienne et la culture des yuppies ou Young Urban Professionals, ces cadres dynamiques qui monopolisent les nouveaux quartiers et maintiennent Skid Row dans l'oubli. Cette culture imprègne le décor, marqué par l'omniprésence des pubs géantes que décrypte le héros et par celle des commerces de luxe, des émissions de télé sirupeuses et des discussions de banquiers encravatés. L.A. est ainsi le miroir concret, bitumé et localisé d'une doctrine labile étendue au monde entier. Malicieusement, cette vision d'un espace saturé par une réclame aveuglante ramène toutefois aussi à l'identité de la ville et à sa nature première d'objet publici- taire agité par les promoteurs immobiliers : « Il faut bien comprendre que Los Angeles n'est pas qu'une ville, écrivait le journaliste Morrow Mayo dès 19331. Au contraire, elle est, et cela depuis 1888, une marchandise ; quelque chose dont on fait la publicité et qu'on vend au peuple américain comme les automobiles, les cigarettes ou du dentifrice. »
www.cinemasindependantsparisiens.fr/wp-content/uploads/2023/06/Invasion-Los-Angeles-de-John-Carpenter-DM.pdf
Autre critique :
"La situation politique : le mirage Reagan" : www.artcinema.org/article71.html
Видео Bienvenue dans le monde réel - 5ème extrait du film Invasion Los angeles de John Carpenter (1988) канала Slavadsoi - Potentiel gaché 4
#invasionlosangeles
#propagande
En entrevue au site Yahoo !, en 2015, John Carpenter ne croyait sans doute pas si bien dire en déclarant au sujet de son film : « Ce n’est pas de la science-fiction. C’est du documentaire. »
"THEY LIVE parle de yuppies et de capitalisme débridé. Cela n’a rien à voir avec le contrôle juif du monde, qui est une calomnie et un mensonge."
John Carpenter (@TheHorrorMaster) 4 janvier 2017 : twitter.com/TheHorrorMaster/status/816486706186596352
Résumé du film :
Chômeur, John Nada débarque à Los Angeles et trouve un boulot d'ouvrier du bâtiment en même temps qu'un toit à Justice Ville, le bidonville qui sert de refuge à la main-d'œuvre du chantier. Non loin de là, il remarque un bâtiment où un groupe d'hommes s'active discrètement. Intrigué, il y découvre une fabrique de lunettes noires dont il vole une paire. Dans la rue, il les essaie et voit, à travers les verres fumés, un monde effrayant, peuplé de yuppies au visage écorché vif, balisé par des panneaux publicitaires prônant la consommation à outrance et la soumission absolue. They live ! Ils sont vivants et ils nous asservissent…
Sous ses allures de série B faussement basique, avec scène de baston poussée jusqu'à l'absurde, Invasion Los Angeles est le film le plus clairement politique de Carpenter, une charge radicale contre l'Amérique de Reagan gavée à force de consommer, abrutie par des médias manipulateurs, injuste, corrompue, fliquée, en un mot détestable. Qui aura le talent et le courage d'être le Carpenter de l'époque Trump ?
www.cinemas-utopia.org/avignon/index.php?id=4444&mode=film
Dossier enseignant - Collège au cinéma :
Un brûlot allégorique :
Le scénario de John Carpenter se laisse guider par une boussole politique : bâti comme une parabole acide contre l'Amérique de Reagan, il se déploie en trois actes teintés d'un fatalisme subliminal.
Invasion Los Angeles fait figure de cas isolé dans la filmographie de John Carpenter, avec sa charge directe contre une cible bien définie : le capitalisme reaganien, alors particulièrement prégnant en Californie. Imitant les structures les plus classiques, communes à l'épopée homérique, aux paraboles bibliques ou encore à la poésie médiévale, le film use de symboles pour raconter la bataille contre un fléau.
C'est ainsi que dans un monde dystopique [cf. Genre, p. 5], où l'ultralibéralisme est devenu un système, l'histoire de John Nada est celle d'un renversement chevaleresque. Le scénario est conçu dans une logique moins spectaculaire que dialectique : s'il repose sur une structure en trois temps, ce n'est pas seulement pour illustrer la résolution d'un conflit émaillé de rebondissements ébouriffants, mais aussi pour livrer une démonstration, toujours à la manière d'une fable. Ici, l'enseignement concerne les mécanismes de domination propres à l'Amérique des années 1980 : chaque mouvement correspond à une étape franchie dans la prise de conscience du héros et du spectateur.
Une ville à vendre
L'enjeu du décor est donc de faire apparaître ce lien historique de cause à effet que l'Amérique des aliens — celle des vainqueurs — cherche ici à rendre invisible, comme une sorte de lutte des classes voilée. Ce lien s'exprime à travers la topographie que met en place Carpenter (voir ci-contre). Il transparaît aussi grâce à la manière dont la ville trahit sa transformation. Le monde du cinéma est ainsi absent de l'espace narratif, ce qui est très rare dans les récits « angelinos » (qui se déroulent à L.A.), pour être remplacé par le média moins artistique qu'est la télévision [cf. Perspective, p. 18], reflétant en cela l'idéologie reaganienne et la culture des yuppies ou Young Urban Professionals, ces cadres dynamiques qui monopolisent les nouveaux quartiers et maintiennent Skid Row dans l'oubli. Cette culture imprègne le décor, marqué par l'omniprésence des pubs géantes que décrypte le héros et par celle des commerces de luxe, des émissions de télé sirupeuses et des discussions de banquiers encravatés. L.A. est ainsi le miroir concret, bitumé et localisé d'une doctrine labile étendue au monde entier. Malicieusement, cette vision d'un espace saturé par une réclame aveuglante ramène toutefois aussi à l'identité de la ville et à sa nature première d'objet publici- taire agité par les promoteurs immobiliers : « Il faut bien comprendre que Los Angeles n'est pas qu'une ville, écrivait le journaliste Morrow Mayo dès 19331. Au contraire, elle est, et cela depuis 1888, une marchandise ; quelque chose dont on fait la publicité et qu'on vend au peuple américain comme les automobiles, les cigarettes ou du dentifrice. »
www.cinemasindependantsparisiens.fr/wp-content/uploads/2023/06/Invasion-Los-Angeles-de-John-Carpenter-DM.pdf
Autre critique :
"La situation politique : le mirage Reagan" : www.artcinema.org/article71.html
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29 августа 2025 г. 20:32:00
00:07:56
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