Avez-vous déjà aidé quelqu’un... pour le regretter après ?

J’ai toujours été du genre à aider les autres. On me disait “gentil”, “trop serviable”, parfois même “naïf”. Et pendant longtemps, j’ai cru que c’était une qualité. Jusqu’au jour où ma gentillesse s’est retournée contre moi.

Ça s’est passé il y a quatre ans. J’étais en BTS, et il y avait un gars dans ma promo, Malik. Il était discret, un peu à l’écart. Les profs le trouvaient “instable”, et la plupart des élèves ne lui parlaient que par politesse. Moi, je l’ai trouvé sympa. Un peu paumé peut-être, mais pas méchant.

Un jour, il est venu vers moi à la sortie d’un cours. Il m’a dit qu’il avait raté plusieurs semaines à cause de soucis familiaux, qu’il avait du mal à suivre, et qu’il se demandait si je pouvais lui prêter mes cours. Évidemment, j’ai dit oui. Je lui ai même proposé de réviser ensemble.

Au début, tout allait bien. Il me posait des questions, prenait des notes, semblait motivé. Je me suis dit : “Cool, je l’aide à reprendre pied.” Mais rapidement, j’ai commencé à remarquer des choses étranges.

Un matin, le prof de gestion m’a demandé pourquoi j’avais rendu deux fois le même devoir, avec exactement les mêmes phrases. J’étais perdu. Je n’avais rien rendu en double. Puis il m’a montré les deux copies : l’une à mon nom… l’autre au nom de Malik.

Il avait copié mot pour mot mon devoir. Sans me demander. Sans même changer une virgule.

Quand je l’ai confronté, il a haussé les épaules et dit :
“C’est pas si grave, t’as bien dit que t’étais là pour m’aider, non ?”
Je suis resté sans voix.

J’aurais dû couper court à ce moment-là. Mais je ne l’ai pas fait. J’ai hésité. J’ai eu peur qu’il s’enfonce encore plus. J’ai même fini par excuser son comportement en me disant : “Il est juste stressé, ça ira mieux.”

Sauf que ce n’est pas allé mieux. C’est allé beaucoup, beaucoup plus loin.

Quelques semaines plus tard, j’ai découvert qu’il avait utilisé mon mot de passe pour accéder à notre drive partagé. Il avait téléchargé tous mes dossiers, tous mes devoirs, même mes brouillons. Et il les avait envoyés à plusieurs autres étudiants… en échange d’argent.

Oui. Il vendait mes devoirs.

Je me suis senti trahi. Salement. Utilisé. Exploité. Comme si ma gentillesse était une ressource qu’on avait pressée jusqu’à la dernière goutte.

Quand j’ai essayé d’en parler à notre prof principale, elle m’a demandé si j’avais une preuve. J’en avais peu. Un ancien camarade m’a montré les messages où Malik lui vendait les fichiers, mais il a refusé de témoigner officiellement. “Je veux pas d’histoires,” il m’a dit.

Résultat ? Aucune sanction. Juste un avertissement général adressé à toute la classe. Et Malik ? Il m’a regardé droit dans les yeux le lendemain et m’a dit :
“Tu croyais quoi ? Que t’étais plus malin que moi ?”

C’est à ce moment-là que j’ai compris. J’avais aidé quelqu’un que je croyais sincère, mais qui n’avait jamais cherché à s’en sortir. Il cherchait juste un raccourci. Et moi, j’étais ce raccourci.

Depuis ce jour, je suis devenu plus méfiant. Pas froid, pas méchant. Juste plus sélectif.

Oui, j’aide encore les autres. Mais plus n’importe qui. Plus sans limites.

Et surtout : je ne confonds plus gentillesse et soumission.

Видео Avez-vous déjà aidé quelqu’un... pour le regretter après ? канала Ruhani Roshni