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06 - ÉTAT

L’État est un ensemble organisé d’institutions qui vise à assurer le bon fonctionnement d’une société. Il faut garder en tête que la domination, la force et la violence sont des attributs appartenant essentiellement à l’État. En effet, l’État est un pouvoir de contrainte, nécessairement supérieur à celui de la société. La puissance de l’État est incommensurable avec celle de la société. Ainsi, Max Weber définit l’État comme « monopole de la violence légitime ». La question qui se pose sur l’État est de savoir si celui-ci limite la liberté. A cette question, on a envie de répondre naïvement que oui, puisque l’État est un pouvoir de contrainte et nous pourrions donc en déduire que nous serions davantage libres sans État, qu’une société sans État aurait plus de liberté. C’est ici la position anarchiste qui veut une société sans État.

I. Les sociétés sans État.

On peut prendre cette position anarchiste au sérieux, et commencer par partir du constat que des sociétés sans État ont existé. Elles ont été étudiées par Pierre Clastres, anthropologue du XXe siècle, dans son ouvrage La société contre l’État. Selon lui, ses sociétés sans État sont les sociétés indiennes d’Amérique du Sud. Il explique qu’il y a deux façons d’envisager une société sans État :

- La première façon est de se dire que ces sociétés sont sans État car elles n’ont pas réalisé leur finalité naturelle qui est de se doter d’un État. Elles seraient restées en marge de l’Histoire et seraient des sociétés primitives, archaïques.

- La seconde façon est de se dire que ce sont des sociétés qui refusent de se doter d’un État. Pour Pierre Clastres, cette seconde option est la bonne. L’idée que la finalité naturelle de toute société serait de se doter d’un État est à ses yeux de l’ethnocentrisme.

Si ces sociétés sont sans État, elles sont sans pouvoir coercitif. Elles ne sont pas pour autant sans pouvoir. Il critique une position qu’il qualifie d’ethnocentrique qui veut qu’il n’y ait de pouvoir que coercitif. Ces sociétés ne sont pas sans pouvoir mais ce pouvoir n’est pas coercitif. On voit donc que dans ces sociétés, il y a bien un pouvoir, non coercitif, non étatique, mais les sociétés sont néanmoins politiques. Cependant, on pourra objecter que la limite de ce modèle de société est qu’elles sont de faible densité démographique. Dès que la population grandit, la nécessité d’un État semble s’imposer.

II. État et liberté.

Alors, comment justifier la puissance de domination de l’État, comment la rendre légitime si cette domination est une violence qui s’exerce sur la société ? L’argumentaire républicain dit que la puissance étatique n’est légitime et justifiable qu’au nom de la liberté. C’est pour garantir la liberté qu’il faut instaurer une puissance étatique. Autrement dit, sans cette force étatique, sans ce monopole de la violence pour reprendre les mots de Weber, alors les individus seraient dans une guerre de tous contre tous. La domination de l’État sur la société est le seul moyen d’entraver la domination de l’homme sur l’homme. En limitant ma liberté, l’État limite celle des autres également, et procure ainsi à tous une sécurité qui est la condition de ma liberté effective.

De cet argumentaire s’est revendiquée une doctrine politique, le libéralisme. Il consiste à dire que le rôle de l’État vis-à-vis de la société est de garantir la liberté des individus. Le libéralisme a deux pendants :

- Le libéralisme politique. Il revient à dire que l’État doit être philosophiquement neutre. L’État doit arbitrer entre les différentes libertés mais ne doit pas imposer une conception normative de ce doit être une vie bien, le Beau, le Vrai, etc. C’est l’État minimal.

- Le libéralisme économique. Il consiste à dire que l’État ne doit pas intervenir dans le champ de l’économie, toujours au nom de la liberté.

L’État est donc considéré comme garantie de la liberté. C’est un paradoxe qui consiste à dire que la domination étatique est légitime et nécessaire au nom même de la liberté.

III. Socialisme, communisme.

Cette position libérale fait l’objet de critiques dès le XIXe siècle, notamment de la part des socialistes. Pour eux, le problème d’un État libéral vient de ce qu’il peut conduire à un état d’extrême pauvreté qui peut conduire à la soumission. Si le but de l’État est de garantir la liberté de tous les citoyens, l’État doit intervenir notamment dans le champ économique pour assurer à tous des conditions de vie minimales, pour que chacun ne soit pas contraint à se vendre à celui qui possède des moyens de production et d’accepter des conditions de travail proches de l’esclavage.

Cette position socialiste a fait l’objet de reproches de la part des communistes. si le but de la politique est d’éradiquer la domination de l’homme sur l’homme, il faut éradiquer le principe même de cette domination qui est la propriété privée. C’est pour cela les communistes veulent supprimer cette propriété privée de sorte qu’elle n’appartienne à personne, et donc à tous.

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13 августа 2018 г. 21:12:20
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