Hydravions Les dinosaures de l'aéronautique. Reportage ARTE 2002

Inventé par Claude Dornier, un Français né en Bavière, l'hydravion ressemble en 1917 à un gros fer à repasser que l'on fait voler tant bien que mal au-dessus du lac Constance. Et pourtant, le « Wal » (la baleine), dinosaure du ciel, offre en 1918 aux navigateurs la première traversée de l'Atlantique par les airs, de Terre Neuve aux Açores. A l'époque, l'explorateur norvégien Roald Amundsen se sert avec succès de l'engin pour une expédition au pôle sud.

Et bientôt, ce sont les pilotes de l'Aéropostale française qui adoptent les hydravions conçus par Pierre-Georges Latécoère pour relier l'Afrique du Nord à l'Amérique du Sud. L'histoire de l'hydravion, que nous conte avec minutie le documentariste allemand Peter Bardehle, rejoint alors celle, tout aussi mythique, de Jean Mermoz, Antoine de Saint-Exupéry... Et ce numéro des « Mercredis de l'histoire », nourri d'archives et de témoignages, se veut proche, un temps, du roman d'aventures.

Si Latécoère s'illustre pour la France, c'est l'Allemand Dornier, avec son DO-X, en 1927, qui continue de révolutionner l'aéronautique. Son nouvel hydravion est énorme. Equipé de cabines luxueuses, il accueille de riches candidats aux vols transatlantiques, puis au tour du monde.

Cependant, la carrière de l'hydravion prend un tour moins pittoresque avec la Seconde guerre mondiale. L'armée allemande réquisitionne les gros engins pour repérer sous-marins et navires de guerre ennemis. Les chefs nazis chercheront même à s'enfuir à bord du plus gros hydravion du monde, le BV238. Mais les Britanniques le détruiront avant.

Peter Bardehle s'attarde aussi sur les hydravions de la compagnie américaine Panam. Ils assurent de courtes et moyennes distances dans les Caraïbes. Mode de voyage des plus romantiques dans les années 1930, avant que ces hydravions ne soient à leur tour réquisitionnés par l'armée américaine.

En réalité, la Seconde guerre mondiale marque le déclin de l'hydravion, bientôt supplanté par les avions terrestres, plus légers, plus rapides, plus rentables. Et de ces géants des mers et du ciel, il ne reste que quelques exemplaires, utilisés comme bombardiers d'eau dans l'ouest canadien. Subsistent enfin leurs petits frères, les fameux canadairs, que l'on voit ici ou là survoler les forêts en danger ou les lacs de plaisance.·

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