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Sur les contradictions du marxisme, Simone WEIL, 1934, 1938 – sélection de textes, livre audio

Livre audio d'une sélection de deux textes de critique post-marxiste de Simone WEIL.

Le premier, "Le marxisme...", est un fragment de 1934, probablement une ébauche à la rédaction la même année des Réflexions sur les causes de la liberté et de l'oppression sociale (dans lesquelles cette investigation sur les insuffisances et contradictions de la pensée marxiste sera menée bien plus en profondeur).

Dans ce fragment, Weil se focalise sur une unique contradiction : Karl MARX revendique avec le matérialisme historique une méthode consistant à appréhender dans l'histoire non la manifestation d'une quelconque instance transcendante érigée en législatrice du monde, mais seulement le produit d'un ensemble de relations de coopération ou de conflit entre individus dans les rapports de production – c'est d'ailleurs en cela que consiste son originalité et son génie. Toutefois, au cours de son analyse du processus historique et des lois de l'économie, ce même Marx aboutit à une substantialisation de la collectivité : dans un premier temps, il entend établir dans ce mot un simple terme abrégé pour désigner la somme des rapports sociaux, mais bien vite, «la "collectivité" devient une hypostase, la condition des actions individuelles, une "essence" qui "apparaît" dans l'action et la pensée des hommes et "se réalise" dans leur activité.»

Ainsi est incidemment rétablie, au sein même de la pensée marxiste, une instance divine, «Raison transcendante, devançant tous les événements et en déterminant l'orientation». Revenir au cœur de la démarche matérialiste exige de repartir de l'immanence des rapports interindividuels.

Le second texte, Sur les contradictions du marxisme, est une ébauche rédigée en 1938 à l'attention de la revue Essais et Combats, organe de la Fédération nationale des étudiants socialistes qui avait proposé à ses militants un questionnaire intitulé : "Faut-il réviser le marxisme ?"

Simone Weil y formule une certaine admiration pour Marx : elle loue en lui la générosité du révolutionnaire de jeunesse autant que la sagesse du théoricien de l'histoire dans son âge mûr. Mais cette admiration ne saurait céder un pouce à l'objection qui, en fin de compte, apparaît à ses yeux la plus cruciale à opposer au marxisme : à savoir la contradiction fondamentale qui s'y trouve entre l'immanentisme exigé par la méthode même du matérialisme historique et l'espèce de téléologie révolutionnaire à laquelle il aboutit. Il y a là, pour faire simple, une confusion à laquelle Marx a cédé entre la rigueur descriptive de la méthode scientifique et la chaleur prescriptive du jugement de valeur et de l'engagement.

Le fond de l'objection est assez simplement résumé par Weil : puisque la révolution n'est pas ce qui provoque mais ce qui solde un renversement des rapports de force au sein d'un ensemble social donné, et puisque l'oppression présente consiste :

1. d'une part dans le libre jeu de la concurrence entre les entreprises – dont la course perpétuelle à l'expansion produit mécaniquement l'asservissement des travailleurs ;
2. d'autre part dans la nature intrinsèquement oppressive de l'appareil militaire, policier et bureaucratique de l'État – dont les intérêts de corps, distincts des intérêts de la population, impliquent mécaniquement d'asservir et d'instrumentaliser cette population ;
3. en dernier ressort, dans l'identité de ces deux oppressions comme mise à disposition des corps humains au service du capital et de l'outillage industriel qu'exigent les nécessités de la guerre – guerre économique entre les entreprises et guerre militaire entre les nations ;

... alors il ne peut être sérieusement envisagé qu'une révolution mette à bas un tel régime d'oppression, tant que les rapports de force effectifs au sein de la société n'ont pas fondamentalement modifié cette double domination de l'industrie et de l'État.

Une présentation plus détaillée de ce texte est disponible au lien suivant : https://www.facebook.com/groups/3860714200636598/permalink/4761935343847808/
SOMMAIRE
0:00 Titre et Danse hongroise n°1, Brahms
2:02 "Le marxisme..."
10:23 Sur les contradictions du marxisme
33:50 Danse hongroise n°4, Brahms
♪♬ Musique : deux Danses hongroises, de Johannes BRAHMS (1867), en introduction la n°1, en sol mineur, interprétée par l'Orchestre philharmonique de Berlin sous la direction de Herbert von KARAJAN, et en fin de vidéo la n°4, en fa mineur, interprétée par Orchestre royal du Concertgebouw d'Amsterdam sous la direction de Bernard HAITNIK, disponibles aux liens suivants : https://www.youtube.com/watch?v=xoglzeC3zKs et https://www.youtube.com/watch?v=XQfhVV0R_To
◙ Tableau accompagnant la lecture : Formes combattantes, de Franz MARC (1914).

Видео Sur les contradictions du marxisme, Simone WEIL, 1934, 1938 – sélection de textes, livre audio канала Alexis Dayon
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Информация о видео
2 декабря 2020 г. 12:49:14
00:38:24
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